INTERVIEW EXCLUSIVE DE NATHALIE FEISTHAUER

FASHION ART PERFUMES MAGAZINE EXCLUSIF

Chere Nathalie ,

C’est un grand plaisir de se remémorer les moments passés ensemble pour la création de mon parfum Joie Eternelle .

Apres ce temps passé , nous nous croisons souvent sur des salons ou des évenements de l’industrie du Parfum ou sur nos pages de réseaux sociaux .

J’ai souhaité aujourd’hui te proposer une petite interview pour mon magazine et te poser quelques questions .

JED : Quelle pour toi la definition d’un parfumeur , créateur de Parfums ?

NF : Selon moi , un parfumeur est une personne qui a appris son métier pendant de longues années et qui est capable de retranscrire par une formule des émotions .Un parfumeur ne se contente pas de créer une simple fragrance .Il doit également être capable de raconter une histoire à travers son parfum : en utilisant différentes notes olfactives, Il crée une atmosphére, une ambiance. En fin de compte, c’est un peu un artiste qui utilise les ingrédients de sa palette pour créer des parfums uniques et inoubliables. Il doit avoir une sensibilité olfactive aiguisée , une connaissance approfondie des matières premieres ainsi qu’une grande créativité pour concevoir des fragrances qui ravissent les sens et les émotions de ceux qui les portent .

JED : Avec ton magnifique parcours, quels sont les souvenirs marquants dans ta carrière?

NF: Mon premier souvenir parfumé fut la première fois que j’ai senti Opium .Ce fut une véritable révèlation sur ce qu’ allait devenir plus tard une vocation . It’s a life changing , un moment à partir duquel tout a changé. Ce métier m’a permis d’avoir une ouverture sur le monde en voyageant dans divers pays . J’ai pu rencontrer des personnes merveilleuses . J’ai également eu la chance de passer du temps à Grasse pendant trois ans , ou encore à New York et Paris .

JED : Quels projets futurs esperes -tu ?

NF : Je suis déja ravie d’avoir des clients dans plus de 35 pays différents . Travailler avec des personnes du monde entier est magnifique car cela m’apporte une grande diversité , de perspectives et d’idées . Tout ceci donne un supplement d’âme et de sens à mes projets d’ou ” scents that majke sense ” ou encore, en français , ” besoin de sens ” , qui est mon motto. Je trouve davantage ce besoin de sens depuis que je suis indépendante , le travail que je réalise aux côtés des clients et des directeurs artistiques est quelque chose que j’affectionne énormément .

JED : Quelles sont tes senteurs préferées ?

Mes senteurs préférées sont probablement les bois , les épices … Reussir à utiliser des matières premières qui, prises seules , ne sont pas forcément agréables à l’odeur , et de les mettre en valeur dans une fragrance est un véritable défi.La découverte d’une nouvelle matière est toujours surprenante, découvrir comment l’utiliser et la rendre belle est un enjeu de taille auquel un parfumeur doit se confronter perpétuellement …

Ne doutons pas de la Capacité de Nathalie pour nous faire de belles creations et surprises olfactives .

Audiberti ? Un magicien du langage

Né dans Antibes au crépuscule du XIX° siècle et mort à Paris au milieu du XX°, il a poursuivi la lancée des réformateurs de la poésie, Hugo, Zola et Mallarmé.

On connait un peu son théâtre, Le Mal court par exemple, qui rivalise avec Beckett ou Ionesco. Il a écrit vingt-cinq autres pièces montées par André Reybaz, Georges Vitaly et Marcel Mréchal, vingt-trois romans dont Marie Dubois (qui donnera son pseudonyme à l’actrice) et quinze recueils de poèmes (premier Prix Mallarmé). Audiberti est aussi peintre et dessinateur, ami de Léonor Fini avec qui il a écrit Le Sabbat ressuscité.

Son œuvre, qu’on dit baroque, est riche, forte, essentielle, déroutante parfois, détonante toujours ; elle ne se laisse que fort peu enfermer dans des cadres, dans des codes. Mais c’est un plaisir sans cesse renouvelé. Sa « pensée est bousculée, harcelée, précipitée sans cesse par des sautes de verbe d’une brusquerie incomparable, selon André Pieyre de Mandiargues.

François Truffaut obtient de lui qu’il tienne une chronique de cinéma (Le Mur du fond, Cahiers du cinéma, 1996)et s’inspire de ses romans pour certains de ses films. Ami de Claude Nougaro, Audiberti préface son deuxième disque : « Victor Hugo aimait le jazz. […] Avec le taureau Nougaro, le poète, celui qui sait écrire, débouche en force dans la noire arène du disque, afin que, de nouveau, retentissent la nuit, la femme, les chambres, la pluie, la femme surtout, hors du lit desséché des livres. »

Il est urgent de lire cet auteur inclassable, dont toute l’œuvre est le poème épique de notre époque. Tout part d’un éblouissement à Antibes et fait des allers-retours jusque dans les rues de Paris. Audiberti ne fait pas de littérature. Il écrit.

(Cf. Bernard Fournier, Métamorphoses d’Audiberti, une biographie, 1899-1965, Le Petit pavé, 2020.) Bernard Fournier